The World of Interiors is a beautiful revue in english for decoration. Le mois dernier on a pu voir la maison de Manon Gignoux, dont le travail sur les Tabliers avait été exposé à FC.
Charme désuet des vieux tissus, tons fanés, elle refabrique des vêtements à partir de vintage. Manon crée des vêtements uniques qu'on lui commande depuis le Japon. Son refus d'intégrer le système consumériste de la mode va de paire avec son attachement aux choses du passé. Manon habille aussi les gens du cirque,
un cirque poétique évidemment, où les objets qu'elle chine inspirent des numéros. Je me souviens d'un immense abat-jour à franges utilisé en guise de cachette, de robe, de chapeau par une liliputienne lutine. Ses poupées sont longues et silencieuses, leurs yeux sont ailleurs, leur peau de tissu grise, poudrée. Le vêtement se passe de corps, il peut exister pour lui seul, sans être porté. Les objets se retrouvent habillés ou intactes, comme cette paire de bas beiges qu'elle exposait avec ses créations. La semelle n'était qu'un unique ravaudage, celui de toute une vie de pauvreté, devenant une oeuvre d'art à part entière.
L'article en anglais de Marie-France Boyer, grande chercheuse en créateurs singuliers, s'intitule Living Dolls.
Encore une histoire d'éternité.