ANTO
J’ai du mal à parler d' hier soir … l’ exposition de son travail d’artiste correspond à une nouvelle vie pour nous 2 : la fin du lieu de la rue Quincampoix qu’on a fait vivre ensemble ces dernières années, et son départ de Paris qu’elle aime tant et qu’elle quitte, pour faire naître son bébé en Italie, auprès de son amour, le père de son enfant. Quand on s'est connu … le temps passe si vite … la date du 3 mars 2003 me revient, une période historique … notre première fête des poupées. Elle y avait mis ses poèmes de mots cousus qu’elle exposait déjà chez Miller et Bertaux. Puis il y a eu l’arrivée du crochet. Je lui avais montré le point et elle ne s’est jamais arrêté depuis, émouvante et sauvage, à faire naître sans répit des chapelets de petits grigris qui parlent d’amour … Pendant cette période difficile, elle dormait à la maison et le soir on veillait à coudre et à parler. Grâce à elle mes mains frustrées ont repris le chemin de la création et pansé les tourments dans ma tête. Hier c’était comme une boucle qui se nouait, ce retour dans la galerie du Marais qui lui a permis d’éclore, et l’émotion d’y voir ensemble tous nos amis réunis. Femme-enfant, artiste et mère, petite princesse des vide-greniers, émigrée et nomade, elle qui a cumulé tous les métiers simultanément pour survivre à Paris. J’admire son courage, je loue son art, et lui souhaite tout le bonheur du monde pour Pietro, son ultime création, invisible encore dans son
« rabari » intégré (langage céleste codifié pour signifier l’objet nomade - petit sac, enveloppe, pochette autour du cou - qui transporte garde, protège un bien, un trésor, un message, d’une apparence futile mais d’une immense utilité).
ANTONIA ROSSI chez Miller et Bertaux 17 rue Ferdinand Duval75004
du 11 septembre au 13 octobre