Derrière cette page en train de se tourner, se construit une nouvelle page, le blog des Filles du Facteur, un blog en collectif que nous sommes en train de préparer. Les premiers mots qui me viennent à l'esprit, pour définir les valeurs qui nous réunissent, sont sensiblité et solidarité. Ces valeurs sont nées rue Quincampoix, dans le lieu où nous sommes trouvées et où la notion d'association, au fil du temps et des évènements, a germé.
A part Isabelle (Strutz), avec qui Facteur Céleste a démarré en ... 1992 (déjà !), et qui est la céleste du facteur, la première génération des Fidufa (pour faire plus court) est née en février 2000. Nous oeuvrions laborieusement pour maintenir notre petite entreprise. Après il y a eu la période épique du "zori", la tong japonaise, dont je ne retiendrai que Tamano, fille du facteur toujours présente dans ma vie, maman depuis de la petite Perla qui vient d'avoir 3 ans, et qui fut ma toute première assistante.
Marie-Hélène et moi, et venions de déménager l'atelier rue Quincampoix. Sans elle je n'aurais pas pû continuer. Nous avions caché le bureau derrière des grands rideaux de tissus africains, la boutique était restreinte au tout devant. Derrière nous, la verrière-atelier était en travaux.
Après Tamano, l'importante Fidufa, ce fut Marie-Hélène, vers qui j'exprime encore toute ma reconnaissance, pour tout le dévouement et l'énergie qu'elle a mis dans cette période intense.
Elle avait pris en main tout l' administratif et je m'occupais du reste, dont la boutique. On se retrouvait ensemble à scotcher les cartons, après avoir compté des paires de chaussures, galérant à réunir des tailles, des pieds droits et des pieds gauches, et s'efforçant de maintenir le cap financier tant bien que mal. Nos journées était plus que saturées de travail, et très vite on a dû embaucher une troisième personne pour nous aider. Se sont succédées Ariel, Lucie, Kris, Zoé, puis Amandine et Sophie et encore Nata, Sarah et l'Antonia sans oublier les précieuses jeunes stagiaires qui ont participé à notre activité, et les collaboratrices d'un moment comme Djioulie (Julie Cole), la créatrice textile de notre première collection enfant ou Korotoumou, une vraie teinturière malienne. C'est dans ce lieu que jour après jour s'est construit le réseau de FC, entre les client(e)s qui l'ont visité, les mamans qui s'y posées pour allaiter leurs bébés, et les créat(eurs)rices qui y ont exposé.
Or, derrière cet oasis en train de naître, les difficultés économiques se faisaient de jour en jour plus menaçantes. Et c'est au moment où je commençais à douter de maintenir encore le cap de la survie, que Zorro-Laugau est arrivée. (à suivre)