Je me souviens quand Peter était là l'année dernière, dans cette même lumière. C'était pas mal sa déco. Tant mieux, çà me reposait de me laisser faire, même si ces choses cossues qu'il avait fait livrer ne me ressemblaient guère.
En même temps il avait ressorti des profondeurs de mon univers dérangé, les pièces que je considérais comme les plus importantes, et dont pour cause de désespoir j'avais tout bonnement oublié l’existence. Les tongs imaginaires, les photos d'Antoine, les sacs couture de ma période Mugler en plastique 50.
Un soir Laîla a dû péter les plombs. Le lendemain matin j'ai retrouvé sur le comptoir que Pierrot avait arrangé avec une précision extrême , son installation à elle, un savant tsunami, les piles de cartes postales éclatées au milieu de la terre répandue du bambou.
J'ai tout remis en ordre avant qu’il n’arrive et qu’elle ne se réveille.