Le premier rendez vous de travail avait eu lieu un dimanche à 11h30.
Il a duré jusqu'à 6h du soir.
Il m'avait prévenu que çà allait être violent, qu'il allait seulement bouger les objets
à commencer par la vitrine.
Tout ce qu'il avait trouvé de bambous, même les échelles, y sont passés.
Il a avec 3 clous et une dextérité indéniable mis tout çà en équilibre.
La parure de plumes de corbeau, trophée rescapé du squat de Laîla,
s'épanouissait ostensiblement au milieu.
Sur le côté un ikebana : un rond de feuilles séchées cousues ensemble,
avec en son centre un bouquet des Alpes en feutre Heidi sauvait la face
On était presque avenue Montaigne, pas très facteur céleste tout çà, mais bon,
impressionnant.
Il n'y a qu'une seule photo de cette vitrine. Je me souviens qu'il est sorti dans la rue
voir l'effet que çà faisait, et qu'il a emprunté mon appareil.
Ensuite tous les jours j'ai shooté.
Et puis il y a eu cette soirée dramatique avec les filles, le soir même
on a décidé de détruire la vitrine et on a accroché à la place nos
poupées avec Viola.
Pas eu le temps de faire une photo, le lendemain furieux il enlevait
tout çà et construisait sa vitrine numéro 2.
Delfina
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