Samedi après-midi, je retrouve mes "filles", Mimi et Perla, que j'emmène faire un tour vers la rue Quincampoix. Je passe prendre Mimi à son marché des Enfants Rouges et Perla dans la boutique de Tamano sa maman. Magali qui a repris avec Armel et Mariri les ateliers d'enfants, vient de terminer. Nous on se réfugie dans le stock, là où il y a encore du matériel à bricoler et où a échoué la petite cuisine. Et puis vu le temps sinistre, nuit et pluie, on est bien là à l'abri. Alors elles s'installent et font de la soupe en piochant dans les kilos de boutons, et de perles données par un atelier de stylisme qui s'est débarassé.
Et je pense à Mami 8 ans, qui vit au Burkina que j'ai quitté, et qui est leur soeur éloignée. J'ai du mal à faire le lien entre leurs différences, leurs appréhensions respectives du jeu et du travail, tellement les différences sont grandes.
Mami sait coudre parce qu'elle l'apprend à l'école. Tout le matériel qu'on récupère ici pour les ateliers d'enfants, représente une richesse là-bas, et ce sont les adultes qui en feraient un négoce. Ici on apprend à jouer aux enfants qui s'ennuient, gavés de matériel. Là-bas ils sont livrés à eux-mêmes et s'inventent leurs jeux, sachant que leur premier plaisir est souvent de manger, avant les bonbons. Si l'un d'eux reçoit un jouet, il le planque vite fait dans son coin secret sinon celui-ci se retrouve à passer de mains en mains et finit pulvérisé dans un coin poussiéreux de la cour.
Ici Mimi m'a montrée l'ordinateur de jeux qu'elle a reçu, mais on l'a oublié dans mon sac et elle a préféré jouer à la cuisine aux boutons avec Perla.
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